Diverses situations peuvent mener à un conflit avec votre compagnie d’assurance automobile. Cela peut concerner, par exemple, une compensation jugée insuffisante après un sinistre, une hausse de primes apparemment sans justification, ou encore un désaccord sur l’évaluation de votre véhicule par un expert. Heureusement, il existe des démarches, initialement à l’amiable puis potentiellement judiciaires, afin de résoudre ces différends. À qui s’adresser en cas de désaccord avec votre assureur auto ? Quel est le processus à suivre ? Quels sont les délais à respecter ?
À qui s’adresser en cas de litige avec votre assureur ?
Face à un désaccord avec votre compagnie d’assurance auto, comme une annulation sans préavis ou un refus de prise en charge, la première chose à faire est de respecter la démarche indiquée dans votre contrat. Initiez le contact avec votre représentant ou agent pour tenter de trouver une solution. Présentez tous les documents justificatifs nécessaires pour appuyer votre cas. Cette première approche peut souvent aboutir à un accord mettant fin au conflit.
Si cette tentative échoue, il convient de se diriger vers le service des réclamations de l’assureur, en suivant les instructions fournies dans les conditions générales du contrat. Les détails pour contacter le département compétent se trouvent généralement dans votre contrat. Une demande écrite doit être envoyée par courrier recommandé avec demande d’avis de réception, ce qui permet de mettre en pause le délai de prescription légal. Cette demande devra clairement énoncer :
- Le sujet de votre mécontentement et ce que vous sollicitez.
- Les références de votre contrat ou de votre dossier en cas de sinistre.
Assurez-vous d’inclure tous les documents pertinents à votre situation. Il est crucial de conserver une copie de l’ensemble des échanges et documents émis ou reçus. Cette précaution se révèle indispensable si la situation nécessite d’escalader le problème.
À quel moment saisir un médiateur en cas de litige avec votre assureur auto ?
Une fois que vous avez épuisé tous les moyens de recours en interne, vous pouvez faire appel à un médiateur. Cette démarche a pour but de trouver un accord à l’amiable qui convienne à vous et à votre assureur. Le médiateur peut être contacté non seulement par l’assuré mais également par l’assureur (sous réserve de l’acceptation du client) ou même les institutions publiques.
Les détails pour joindre le médiateur approprié seront normalement précisés dans les clauses générales de votre contrat d’assurance automobile. Si votre compagnie d’assurance est membre, c’est généralement vers l’entité « La médiation de l’assurance » que vous vous tournerez. Ceci vous donnera accès à un interlocuteur dédié pour toute question relative à l’interprétation ou l’application des termes de votre police d’assurance.
Dans le cas contraire, il vous faudra chercher assistance auprès d’un médiateur affilié à la FFSA ou au GEMA.
Faire appel à un médiateur est sans frais. Néanmoins, certaines conditions doivent être respectées :
- Il vous faudra justifier d’une tentative de résolution à l’amiable avec votre assureur, sans succès.
- Aucune autre démarche de médiation ne doit avoir été entreprise simultanément.
- Votre requête ne doit pas être considérée comme non fondée ou abusive.
Le recours à un médiateur ne vous prive pas de la possibilité d’engager une action judiciaire à cette phase, bien que cela ne soit généralement pas recommandé avant d’avoir reçu l’avis de l’organisme de médiation.
Comment saisir un médiateur en cas de litige avec votre assureur auto ?
Vous pouvez choisir la manière de contacter l’association « La médiation de l’assurance ».
Cela peut se faire en ligne via leur site officiel ou par la constitution d’un dossier papier à envoyer par la poste. Ce dossier doit comprendre :
- L’identification de l’assureur impliqué.
- Une photocopie de l’accord d’assurance.
- Un descriptif concis du désaccord.
- Le point de vue de l’entreprise d’assurances sur la question.
- Le numéro d’accord (et si nécessaire, le numéro de dossier en cas de sinistre).
- Un duplicata de toute correspondance tenue avec l’entreprise d’assurances.
- Tout document que vous considérez pertinent pour appuyer votre dossier.
Il est conseillé de ne fournir que des copies des documents requis, tout en gardant les originaux. À ce stade, vous avez également la possibilité d’être représenté par un professionnel du droit ou un spécialiste des assurances.
Normalement, le médiateur émettra un avis préliminaire dans les 90 jours suivant l’obtention de votre dossier complet. Toutefois, le processus pourrait s’étendre jusqu’à six mois. L’avis rendu par le médiateur, basé sur le droit et l’équité, ne lie pas les deux parties (ni vous, ni l’assureur), à moins d’un engagement contractuel préalable de l’assureur à respecter cet avis. Si aucune résolution n’est trouvée, l’étape suivante consistera à porter l’affaire devant les tribunaux.
Comment changer d’assurance auto à la suite d’un litige avec votre compagnie ?
Il arrive fréquemment qu’après un conflit avec leur assureur auto, de nombreux conducteurs décident de rechercher une nouvelle offre. Avec la loi Hamon, cela devient encore plus accessible puisqu’elle autorise la résiliation de votre assurance automobile obligatoire à tout moment après un an de couverture, sans encourir de frais ni de pénalités.
Pour trouver une nouvelle assurance auto qui répondra idéalement à vos exigences et au meilleur coût, il est judicieux de comparer diverses propositions. N’hésitez pas à explorer l’offre des assurances (traditionnelles ou digitales), des établissements bancaires, des mutuelles, des courtiers en assurance auto… Une démarche comparatif peut s’avérer très bénéfique pour vous.
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L’exploitation d’un comparateur en ligne simplifie grandement cette recherche. En fournissant quelques détails sur votre profil, cette approche vous permet de sonder rapidement le marché pour dénicher les contrats les plus avantageux, jugés sur des critères objectifs tels que l’étendue de la couverture, le coût des cotisations, et les franchises potentielles. Cela facilite grandement le choix de l’offre la mieux adaptée à vos besoins, avec la possibilité de souscription directe en ligne, ouvrant l’accès à des tarifs préférentiels.
Que faire en cas de contentieux avec votre assurance auto ?
Le recours au contentieux doit être envisagé comme une ultime solution lors d’un conflit avec votre compagnie d’assurance auto. Depuis 2015, avant de pouvoir saisir la justice, vous devez avoir tenté toutes les démarches de règlement à l’amiable sans succès. Engager une procédure judiciaire peut s’avérer long et onéreux, et semble judicieux principalement pour des affaires impliquant des sommes significatives. Prenez également en compte les risques : l’issue de la procédure n’est jamais garantie.
Concernant le choix de la juridiction, celui-ci peut se baser sur :
- Votre domicile.
- Le lieu où l’accident s’est produit, dans le cas d’un litige né d’un sinistre automobile.
Si, par exemple, votre domicile est à Marseille et l’accident est survenu à Lyon, vous avez la possibilité de porter l’affaire devant l’une de ces juridictions. Le montant du litige influera aussi sur le choix de la juridiction compétente :
- Pour des litiges de moins de 4000 €, le juge de proximité sera compétent.
- Pour ceux entre 4000 € et 10 000 €, il conviendra de se tourner vers le Tribunal d’instance (TI).
- Pour des montants supérieurs à 10 000 €, le Tribunal de grande instance (TGI) sera compétent.
L’obligation de se faire représenter par un avocat concerne uniquement les affaires traitées par le TGI. Pour les autres juridictions, vous pouvez vous défendre vous-même. Cependant, gardez à l’esprit que vous vous mesurez à une entité disposant de ressources conséquentes. L’assistance d’un avocat est vivement conseillée. Selon l’article 700 du Code de procédure civile, le perdant est tenu de prendre en charge les frais de procédure de la partie gagnante, ajoutant un risque supplémentaire pour vous.
Quels sont les délais en vigueur en cas de litige avec votre assureur ?
À partir de la naissance du litige, vous disposerez d’un délai de prescription légal de 2 ans. Ce délai peut être prolongé à 10 ans si le litige concerne des dommages corporels. Vous avez également jusqu’à 1 an pour solliciter l’intervention du médiateur de l’assurance, ce qui a pour effet de suspendre le délai de prescription légal. Quant à l’organe de médiation en charge de ces dossiers, il dispose de 21 jours pour évaluer la recevabilité de la demande. Bien que le délai pour rendre un avis soit normalement de 3 mois, la pratique montre que, dans certains cas, ce processus peut s’étendre jusqu’à 6 mois.
Veillez à respecter scrupuleusement les délais. En présence d’un conflit, il est conseillé d’agir sans délai en vue de solliciter un médiateur dès lors que la situation l’exige.
Dans quels cas saisir l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) ?
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, ou ACPR, est chargée de superviser l’activité des bancassureurs. Cette autorité accepte les requêtes tant des professionnels que des particuliers qui souhaitent exprimer des préoccupations concernant leur assurance véhicule.
Cette instance n’a pas pour vocation de trancher les litiges individuels entre un assuré et son assureur. Cependant, elle est habilitée à répondre aux interrogations portant sur la réglementation et la conduite des acteurs du secteur.
Il est possible de la contacter par courrier, en joignant les pièces justificatives nécessaires à votre requête, incluant :
- Identité du requérant.
- Nom de l’assureur impliqué.
- Description de la question ou sommaire des faits.
- Copie du contrat d’assurance véhicule.
Une alternative est de soumettre votre requête par mail, en adressant un message au service client.
Autorité de contrôle prudentiel et de résolution
DCPC/SIR – 61 rue Taitbout
75436 PARIS CEDEX 09.
Que faire si vous avez une garantie protection juridique ?
Il est possible que vous bénéficiez, sans en avoir pleinement conscience, d’une couverture par une garantie de protection juridique. Ce type de garantie se retrouve fréquemment inclus dans des contrats d’habitation, d’assurance automobile, ou encore lié à des cartes bancaires de haut standing. Il est également possible que vous ayez choisi de souscrire à un contrat spécifique de protection juridique pour votre vie privée auprès d’un organisme assureur. Cette garantie peut être précieuse dans le cadre d’un désaccord avec votre compagnie d’assurance automobile.
Il est important de noter que la garantie protection juridique peut comporter certaines exclusions, notamment en ce qui concerne les litiges impliquant la compagnie qui a émis le contrat.
En cas de litige relevant de la sphère privée et couvert par le contrat, les bénéfices incluent :
- Initialement, vous recevrez des conseils et un support juridique (par le biais de juristes, experts, etc.) pour vous informer sur vos droits et les démarches à suivre.
- Ensuite, en cas de procédure judiciaire, vous pourriez être accompagné et voir vos frais juridiques (honoraires d’avocats, frais de procédure, et frais annexes) avancés ou remboursés.
Cependant, il est essentiel de savoir que des plafonds d’indemnisation sont mis en place. De plus, un seuil minimal d’intervention est déterminé par le contrat : si le montant du litige est inférieur à ce seuil, l’activation de la garantie ne sera pas possible. Vous aurez toutefois le libre choix de votre avocat. Néanmoins, en fonction des circonstances, l’organisme assureur peut décider de ne pas soutenir une action en justice qu’il juge inopportune.